Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
ILERI-Défense

Syrie : les armes chimiques sous surveillance

22 Juillet 2012 , Rédigé par ileridefense Publié dans #Proche-Orient- Moyen-Orient- Monde Arabe

Syrie : les armes chimiques sous surveillance

 

Des forces spéciales américaines ont été déployées pour prévenir leur dispersion.

 

 

 

 

Inquiets de la détérioration de la situation en Syrie, les États-Unis ont accru l'effectif de leurs Forces spéciales, déployées dans le désert au nord de la Jordanie, pour mieux traquer les armes chimiques détenues par Bachar el-Assad. «Les Américains ont également créé une cellule commune avec les Jordaniens, spécialement dédiée au partage du renseignement et à la surveillance de cet arsenal», révèle une source militaire au Moyen-Orient.

Le pouvoir syrien a commencé de déplacer une partie de ses stocks d'armes chimiques, indiquait, il y a une semaine, le Wall Street Journal, se fondant sur des sources du renseignement américain. Dans son édition du 3 juillet, Le Figaro soulignait déjà de tels mouvements, qui pourraient fournir aux Américains la justification à des frappes ciblées en Syrie. «Grâce aux images satellites, les Américains surveillent assez bien ces dépôts, mais pas tous, et certains stocks, nous le savons, ont été déplacés», nous confiait récemment cet expert militaire. À partir de leur base jordanienne, des commandos des Forces spéciales américaines feraient désormais des incursions en territoire syrien pour s'assurer du maintien de ces stocks entre les mains du régime d'el-Assad, qui dément en posséder.

La Syrie dispose pourtant d'un important arsenal d'armes chimiques, accumulé ces quarante dernières années grâce au concours de l'ex-URSS et de l'Iran, notamment du gaz type sarin, VX, ainsi que du gaz moutarde. Ces dépôts sont dispersés en plusieurs endroits du pays, et placés sous la surveillance d'agents des renseignements de l'armée de l'air, le plus puissant des services de sécurité du régime. Selon un rapport du Centre d'études sur la non-prolifération, Damas posséderait au moins quatre usines d'armes chimiques situées près de Damas, d'Alep et de Hama, l'une des places fortes de la révolte populaire, qui menace le pouvoir d'Assad. Jusqu'à une date récente, aussi bien les États-Unis qu'Israël ou la Jordanie voyaient encore en Bachar el-Assad un «leader rationnel» qui ne s'aventurerait pas à utiliser ses «sales bombes» contre ses opposants où l'État hébreu. Leur plus grande crainte résidait plutôt dans la dissémination de cet arsenal entre de «mauvaises mains», notamment des groupes djihadistes liés à al-Qaida ou du Hezbollah libanais pro-iranien.

Même si l'utilisation de ces armes chimiques par des «amateurs» reste complexe, cette hantise s'est accrue avec le chaos de ces derniers jours, marqué par une certaine perte de contrôle de la situation par le régime. Des experts n'écartent plus qu'Assad ait recours aux armes chimiques «en dernière extrémité». En début de semaine, Washington a averti le raïs qu'il le tenait responsable du contrôle de ses armes chimiques. Les spécialistes américains restent toutefois divisés sur les raisons qui ont poussé Assad à ordonner un déplacement de certains de ses stocks.

Déclencher une frappe

Volonté d'inquiéter ses ennemis? Souci de les placer hors de portée des rebelles? Dissimulation de ces armes face aux menaces américano-israéliennes? Plusieurs raisons sont invoquées. Une chose est sûre, «c'est la menace des armes chimiques qui peut déclencher une intervention militaire américaine ciblée», avertit un diplomate en Jordanie.

Les récentes manœuvres militaires syriennes comprenaient des tirs de missiles Scud et SS-21, capables de transporter des armes chimiques. Damas possède également des missiles M-600 de technologie iranienne pouvant atteindre Israël, après avoir survolé le territoire jordanien. D'où la dernière requête du roi Abdallah II, qui a demandé à ses alliés américains de reconfigurer les batteries de missiles antimissiles Patriot d'ancienne génération que Washington lui avait promis en début d'année.

 

Source : Le Figaro International, Georges Malbrunot.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article