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ILERI-Défense

Israël préconise une "intervention massive" en Syrie pour éviter une extension du conflit au Liban

21 Juin 2012 , Rédigé par ileridefense Publié dans #Proche-Orient- Moyen-Orient- Monde Arabe

Le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon, a estimé jeudi à Paris que la communauté internationale devait préparer "une intervention massive" en Syrie, pour éviter "une extension du conflit au Liban et en Irak".

 

"Plus on attend, plus il y aura de chaos et de victimes. Il n'y a pas grand chose qu'Israël puisse faire, c'est au peuple syrien, à l'Occident et à la Russie de trouver une solution pour arrêter les massacres", a dit à quelques journalistes M. Ayalon, lors d'une visite en France.

"La solution la plus efficace serait une intervention massive de la communauté internationale, sur le modèle de ce qui s'est passé en Bosnie", a-t-il poursuivi, évoquant le déploiement d'une force armée d'interposition.

"Il est nécessaire d'y associer tous les pays concernés, y compris et surtout la Russie. Il faudra certainement trouver une solution pour (le président) Bachar el-Assad et sa famille", a souligné M. Ayalon.

 

"Si rien ne se passe, il y a un grand risque d'une extension du conflit au Liban et en Irak, deux pays qui partagent de nombreuses similitudes avec la Syrie", a mis en garde le ministre, qui devait s'entretenir dans la journée avec le chef de la diplomatie française Laurent Fabius.

 

Au Vatican, le pape Benoît XVI s'est dit lui aussi inquiet d'une "généralisation" du conflit syrien qui, selon lui, pourrait "avoir des conséquences fortement négatives pour le pays et toute la région".

 

 

 

 

Des réfugiés syriens dans un camp situé dans le sud de la Turquie.

Adem Altan/AFP

 

Parallèlement, le quotidien américain The New York Times rapportait jeudi que des agents de la CIA surveillent en Turquie les livraisons d'armes aux rebelles syriens pour s'assurer qu'elles ne tombent pas entre les mains de membres d'el-Qaëda.

 

Le quotidien citant des responsables américains et des membres de services arabes de renseignement précise que les armes sont achetées par la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar et acheminées à travers la frontière par un réseau de l'opposition syrienne.

 

Ces livraisons comprennent des fusils automatiques, des lance-grenades, des munitions et certaines armes anti-chars qui ont permis aux rebelles de résister aux forces très supérieures du président Bachar el-Assad.

 

"Les agents de la CIA sont sur place et tentent de se faire de nouvelles sources (d'informations) et de recruter des gens", dit le journal citant un responsable arabe des renseignements régulièrement informé par ses homologues américains.

 

Le Times cite aussi des responsables américains selon lesquels les Etats-Unis pourraient accroître leur aide aux rebelles en leur fournissant des photos satellite et d'autres informations sensibles. La décision finale n'a toutefois pas été prise.

 

Ces informations sont publiées une semaine après que la secrétaire d'Etat Hillary Clinton eut accusé la Russie de livrer des hélicoptères à son allié syrien.

Washington nie pour sa part armer l'opposition et Moscou dément expédier des armes qui pourraient servir au régime à réprimer les manifestations anti-gouvernementales.

 

Jeudi, c'était au tour de la Ligue arabe de critiquer la Russie pour son soutien au régime de Bachar el-Assad, appelant Moscou à cesser de livrer des armes au régime syrien: "Toute aide à la violence doit cesser, parce que quand vous livrez du matériel militaire, vous aidez à tuer des gens. Cela doit cesser", a dit le n°2 de la ligue Ahmed Ben Helli.

 

Une photo tirée d'une vidéo diffusée sur YouTube montrant les

funérailles d'enfants tués par des bombardements à Dael, près de Deraa.

 

L'idée selon laquelle la communauté internationale pourrait forcer le président Assad au départ pour régler la crise en Syrie est "irréalisable", a de son côté réagi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à l'antenne de la radio Echo de Moscou.

Un peu plus tôt, le porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch, qu'un cargo russe (MV Alaed)  transportant des hélicoptères va passer sous pavillon russe pour éviter d'être intercepté sur sa route vers la Syrie. "Ces hélicoptères Mi-25 sont propriété de la partie syrienne et doivent être rendus à la Syrie après réparation", a-t-il précisé.

 

Sur le terrain, l'armée syrienne bombardait violemment jeudi des quartiers de Homs (centre) et la ville de Qousseir qu'elle tente de reprendre après y avoir subi de lourdes pertes dans des combats contre des rebelles, selon un correspondant de l'AFP et une ONG syrienne.

 

Au moins 38 personnes ont péri jeudi matin en Syrie, au lendemain d'une nouvelle journée sanglante qui a fait près de 100 morts, dont 53 civils et 35 soldats.

 

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait annoncé mercredi qu'il était prêt, tout comme le Croissant-Rouge syrien, à évacuer les civils de Homs après avoir reçu le feu vert des autorités et des rebelles, mais les bombardements semblent entraver cette opération.

"L'entrée (du CICR et du Croissant-Rouge) est retardée par les bombardements du quartier de Khaldiyé", a affirmé à l'AFP via Skype Abou Bilal, un militant sur place. "La situation est catastrophique et il y a actuellement plus de 15 blessés dont certains graves".

 

Ailleurs, dans la province de Deraa (sud), au moins 10 civils ont été tués dans la localité d'Inkhel, bombardée puis prise d'assaut par la troupe qui y a également mené des perquisitions, a indiqué l'OSDH. "D'autres corps se trouvent sous les décombres", selon l'OSDH.

 

 

En outre, le pilote d'un MiG-21 syrien s'est posé en Jordanie où il a demandé l'asile politique, a annoncé le ministre jordanien de l'Information, Samih al Maaïtah. "Actuellement, il est en débriefing", a dit le ministre à Reuters.

 

Selon l'opposition, il s'agit du premier pilote d'un avion syrien à faire défection depuis le début du soulèvement en mars 2011.

 

"L'avion a atterri à 11h00 (08h00 GMT) à la base aérienne du Roi-Hussein", dit-on de source jordanienne. Cet aérodrome militaire est à 80 km au nord-est de la capitale, Amman.

 

Le Conseil national syrien (CNS), principal rassemblement de l'opposition, a a confirmé qu'il s'agissait d'une défection. "Cet avion a décollé à toute vitesse et à basse altitude d'un aéroport militaire situé entre Deraa et Soueida, dans le sud du pays", a indiqué à l'AFP Georges Sabra, porte-parole du CNS.

"Il l'a fait pour éviter d'être repéré par les radars", a-t-il ajouté, précisant que l'homme est originaire de Deir Ezzor (est) et d'une famille connue pour son combat contre le régime.

 

La télévision nationale syrienne s'est quant à elle bornée à annoncer que le contact avait été perdu avec un appareil du même modèle, alors qu'il effectuait une mission d'entraînement près de la frontière avec la Jordanie. Aux commandes de l'avion se trouvait, selon la télévision, le colonel Hassan Hamada.

 

Plus de 15.000 personnes, en majorité des civils, ont été tués en Syrie depuis le début de la révolte contre le régime du président Bachar el-Assad, selon l'OSDH.

 

L'Orient le Jour

 

 

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