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ILERI-Défense

L’Arctique, un match inégal où les Russes «jouent en supériorité numérique»

20 Juillet 2015 , Rédigé par ileridefense Publié dans #Russie-CEI, #Amérique du Nord

Le brise-glace nucléaire russe Yamal, en 2009. (Wikimedia Commons/Wofratz)

Le brise-glace nucléaire russe Yamal, en 2009. (Wikimedia Commons/Wofratz)

Le 20/07/15

Un site américain avance cette semaine, tableaux à l’appui, que les Russes, notamment avec leur 40 brise-glaces, sont nettement mieux préparés que toutes les autres nations en cas de conflit dans l’Arctique.

La Russie dispose de plus de 40 brise-glaces (compte tenu de ceux en chantier), alors que les États-Unis n’en comptent que cinq plus 1 en chantier. Le Canada, lui, qui est pourtant une nation arctique, en possède 6, auquel s’ajoutera un 7e, le Diefenbaker, qui pourrait bien toutefois ne pas être livré avant 2025, soit huit ans plus tard que prévu, alors que le Canada a déjà bien de la difficulté à remplacer ses navires ravitailleurs qui représentent aux yeux d’Ottawa une priorité encore plus grande.

Le tableau 2013 (ci-dessous) de la Garde côtière américaine des grands brise-glaces du monde donne une bonne idée de ce qu’on pourrait appeler le « rapport de force » des nations du monde en matière de brise-glaces.

En outre, la plupart des bâtiments de surface de la Marine américaine ne sont pas adaptés à la navigation dans les eaux arctiques, alors que la Russie s’est dotée de navires capables d’effectuer des missions au Pôle Nord, note le site américain We are the Mighty, qui se spécialise dans les dossiers militaires.
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Les militaires russes connaissent mieux l’Arctique que leurs collègues de l’Otan. La carte russe de la région arctique du Canada est notamment plus détaillée que celle produite au Canada, affirme We Are The Mighty.

Les États-Unis ont également moins de possibilités d’organiser des opérations militaires et de sauvetage en Arctique où ils n’ont pas de ports maritimes, alors que la Russie en compte 16, conclut le site américain.

Guerre imposssible? Vraiment?

Une guerre dans l’Arctique n’est évidemment pas à l’ordre du jour aujourd’hui, mais une guerre en Europe ne l’était pas non plus avant qu’éclate la crise ukrainienne. « Est-on en train de perdre la guerre de l’Arctique avant même qu’elle ne commence? » est depuis devenue une question légitime.

Ce n’est ni de la fiction, ni de la paranoïa, l’ours russe rôde bel et bien, la présence militaire grandissante de la Russie dans l’Arctique inquiète et le Premier ministre canadien Stephen Harper, lors d’un de ses nombreux voyages dans le Nord canadien, avait l’an dernier mis en garde contre toute complaisance.

Sans surévaluer la menace, force est de reconnaître que la Russie a plus de ports maritimes en Arctique, plus de brise-glaces comme on vient de le voir, sa flotte est mieux adaptée au climat polaire et ses cartes de la région sont plus précises, rapportait également cette semaine le site américain.

We are the Mighty, rappelle en outre que la Russie a également organisé des exercices militaires d’envergureengageant des milliers de soldats, des dizaines de bâtiments de surface et de sous-marins et plus d’une centaine d’aéronefs.

Les membres de l’OTAN, dit le site, ont pour leur part mené des manœuvres subarctiques qui se sont déroulées dans une région au climat plus clément qui ne permet pas de se préparer à une guerre au Grand Nord.

Qui plus est, Moscou s’est déjà fait une idée sur les moyens de défense de tous les membres de l’OTAN présents dans la région, estime également le site américain qui ajoute que la Russie est en outre mieux préparée pour mener des hostilités dans la zone arctique.

Les « brigades arctiques »

Un système unifié de bases navales pour les navires de guerre et sous-marins de nouvelle génération sera créé dans l’Arctique pour défendre les intérêts de la Russie dans la région, annonçait déjà en avril 2014 le président russe Vladimir Poutine.

En juillet de la même année, le ministère russe de la Défense confirmait qu’il allait renforcer le contrôle de la frontière aérienne russe en Arctique, les experts russes expliquant la nécessité du renforcement autant par la méfiance à l’égard de l’Amérique que par la situation géopolitique.

Et fin mai 2015, la très officielle agence de presse russe Ria Novosti rapportait que la Russie croyait pouvoir achever d’ici la fin de l’année la mise en place des infrastructures pour le déploiement de ses « brigades arctiques ».

Toutes les infrastructures nécessaires pour le déploiement d’une force armée en Arctique seront construites d’ici la fin de l’année, a annonçait alors le vice-ministre russe de la Défense, le général Dmitri Boulgakov.

« Les travaux se déroulent selon le calendrier et sont actuellement achevés à 70%. Nous sommes persuadés de pouvoir aménager l’ensemble des infrastructures pour nos troupes dans la région arctique d’ici la fin de 2015″, a déclarait le général en mai.

Pendant que nous discutions, la mise en place des infrastructures russes sur des îles arctiques a débuté au milieu de 2015. Depuis, une cité militaire a fait son apparition sur l’île Kotelny. Des positions ont également été aménagées pour accueillir un groupe de transmission radio, des postes de guidage des avions et des systèmes de missiles sol-air.

La coopération ou la guerre

Mais, bien sûr, l’affrontement n’est pas le seul scénario.

Interrogé sur les relations avec les Russes alors qu’il était l’invité le 12 juin du CIRRICQ, un groupe de réflexion de Montréal sur la politique internationale du Canada et du Québec, le représentant spécial du Département d’État des États-Unis pour la zone arctique, l’Amiral Robert J. Papp, Jr, a déclaré qu’il fallait en finir avec la rhétorique guerrière et les réactions disproportionnées.

Reconnaissant les différends qui opposent Washington et Moscou sur la présence russe en Ukraine et l’annexion de la Crimée et déplorant le peu de progrès dans l’application des accords de Minsk 2, l’amiral américain a souligné qu’en ce qui a trait à l’Arctique, la coopération des Russes est essentielle et qu’il n’était pas question de couper les ponts.

Ce que l’Ukraine nous aura peut-être appris est que les Russes sont tout bonnement trop gros pour être ignorés. Attention, cet ours n’est pas une peluche.

De : Jacques N.Godbout

Source : 45enord.ca

Relayé par P.F

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