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ILERI-Défense

Etat islamique : beaucoup de responsables et si peu de solutions

5 Février 2015 , Rédigé par ileridefense Publié dans #Proche-Orient- Moyen-Orient- Monde Arabe

"Le pilote jordanien retenu en otage a été brûlé vif"
"Le pilote jordanien retenu en otage a été brûlé vif"

"Je continue de trouver hallucinant qu'aucun gouvernement étranger n'ait relevé la montée en puissance de l'Etat islamique [...] dans les dix-huit mois qui ont précédé sa prise de l'essentiel du nord de l'Irak, en juin 2014", écrit Patrick Cockburn, correspondant au Moyen-orient du quotidien britannique The Independent et grand spécialiste de la région. Dans le livre The Rise of Islamic State (La montée de l'Etat islamique), qu'il vient de publier, Cockburn explique que le "califat" mis sur pied par le groupe terroriste Etat islamique "n'a pas surgi de nulle part en 2014", mais a au contraire été promu pendant des années par ceux qui appellent à le combattre aujourd'hui.

Dans une critique de l'ouvrage, l'hebdomadaire The Spectator reprend les principaux éléments de l'analyse du journaliste. Au nombre des responsables, il cite "l'Arabie Saoudite, qui a promu le fondamentalisme islamique, et la Turquie, prête à tout pour renverser le président syrien Assad, y compris à fermer les yeux sur les combattants étrangers, soutenus par les pays du Golfe, qui passaient la frontière turque". La faute échoit également à l'Occident, "qui, en vue d'un accord de paix, a proposé des conditions inacceptables concernant Bachar El-Assad – c'est-à-dire sa démission" – et qui partage par conséquent la responsabilité (avec la Russie) de "n'avoir pas pu empêcher la désintégration de la Syrie", ferment de l'émergence de l'EI.

Patrick Cockburn se montre tout aussi critique au sujet des moyens invoqués pour combattre l'EI. Ainsi, les frappes de la coalition internationale, en causant de lourdes pertes parmi les civils, ne feront que renforcer le ressentiment, et donc le recrutement de l'EI. Quant à l'idée d'armer l'opposition syrienne "modérée", elle est aussi périlleuse que les frappes sur la Libye de Kadhafi. Même les combattants kurdes, sur lesquels s'appuie la coalition, sont écartés par Cockburn, qui les trouve trop mous. "Reste que Cockburn ne dit pas vraiment ce qu'il préconise pour combattre l'Etat islamique, à défaut d'allié solide sur le terrain", écrit The Spectator, qui observe que, "bien souvent, nous les reporters sommes plus doués pour démolir les maisons de verre que pour les construire".

Dessin de Stavro

http://www.courrierinternational.com/dessin/2015/02/04/etat-islamique-beaucoup-de-responsables-et-si-peu-de-solutions

relayé par : Lila TB

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